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Essai cannabis médical en France : 335 patients admis

Retardée par la crise sanitaire de 2020, l’expérimentation du cannabis médical en France a enfin pu démarrer le 26 mars 2021. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé et porteur du projet, a par ailleurs assisté à la toute première prescription, ce même jour, au CHU de Clermont-Ferrand. En quoi consiste exactement cet essai clinique ? Qu’en est-il aujourd’hui, quelques mois après le démarrage des inclusions ?

L’essai clinique du cannabis médical en France en résumé

Bien que prévu pour fin 2019, l’expérimentation du cannabis médical en France a débuté le 26 mars 2021. Durant 2 ans, 3 000 personnes atteintes de pathologies lourdes pourront bénéficier d’un traitement au cannabis à des fins thérapeutiques pour soulager leurs douleurs et lutter contre la maladie. Elles seront suivies dans l’une des 215 structures autorisées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

L’intérêt de cet essai est double puisque derrière l’objectif scientifique, qui est de recueillir des données sur l’efficacité d’un traitement au cannabis médical, se cache une seconde motivation : préparer les modalités du circuit de prescription et de délivrance dans le cas où l’accès au traitement serait pérennisé.

Pour cette expérimentation, l’usage du cannabis médical est limité à 5 indications thérapeutiques :

  • douleurs neuropathiques ;
  • spasticités douloureuses ;
  • épilepsies sévères résistantes aux médicaments ;
  • symptômes lourds en oncologie ;
  • situations palliatives.

Le protocole prévoit l’administration de cannabis thérapeutique uniquement sous forme d’huiles, de gélules et de fleurs séchées à inhaler après vaporisation. Le cannabis ne pourra en aucun cas être fumé dans cet essai.

La culture du cannabis contenant plus de 0,2% de THC étant interdite en France, il a fallu s’approvisionner à l’étranger et trouver des fournisseurs européens pour distribuer les médicaments à base de cannabis aux différentes pharmacies.

 

La création d’un nouveau Comité scientifique pour rattraper le retard ?

Il est vrai que le projet a joué de malchance. Retardé à cause de la crise sanitaire relative à la Covid-19, il a ensuite été bloqué par la DGS (Direction générale de la santé) en 2020 durant un long moment.

2 mois après le démarrage du projet, à peine plus de 300 patients, sur les 3 000 prévus pour cet essai, ont été admis dans le programme. Et depuis peu, un nouveau Conseil scientifique temporaire a été créé afin de suivre l’essai sur l’usage du cannabis à des fins médicales. Selon Nicolas Authier, qui préside le comité, ce changement était prévu et il ne changera rien à la dynamique de l’essai.

Il est vrai que le rythme est lent. Certains professionnels de santé, trop occupés par la crise sanitaire, n’ont pas encore eu le temps de s’y mettre. Néanmoins, quelques centaines de médecins hospitaliers ont d’ores et déjà été formés sur le sujet et ce n’est pas terminé. Les professions libérales devraient pouvoir profiter très prochainement de cette formation.

Autre grain de sable dans les rouages, les fleurs de cannabis et vaporisateur semblent faire défaut et tardent à être livrés. La disponibilité des produits est estimée à l’été 2021. Malgré cet impératif, l’inclusion des patients dans l’essai peut néanmoins se poursuivre normalement.

Nicolas Autier reste confiant et précise que « le succès de l’expérimentation ne réside pas dans la rapidité d’inclusion des patients. Donnons-nous jusqu’à la fin de l’année. L’objectif est de construire sereinement l’après. »

 

L’essai du cannabis médical n’est donc pas une course contre la montre. Malgré le retard accumulé, la France compte bien mener cette expérimentation sans précipitation. L’objectif étant de déterminer si, à terme, l’accès au cannabis médical peut être déployé à plus grande échelle, en toute sécurité et sans dérive, et ainsi profiter au plus grand nombre de patients qui en ont besoin.

La France semble sortir petit à petit de son inertie. Rappelons que parallèlement à cet essai, un projet d’extraction et de fabrication du cannabis médical made in France a été autorisé, après 2 ans de démarches administratives.